Deux semaines de vacances

Publié le par Sylvie

Santiago … 21/11 – 04/12

Au retour de notre voyage au Pérou, nous passons deux semaines entières à Santiago, un peu malgré nous. La première semaine était prévue de longue date. Dave, un ami de Ben, grâce à qui nous avons rencontré Peter (qui a gentiment gardé nos vélos et nos sacoches pendant un mois), nous rejoint avec Susan, son amie. Nous les retrouvons chez Peter le samedi, devant un pantagruélique barbecue et le lundi nous partons tous les quatre pour une semaine de vacances… eh oui, même les voyageurs prennent des vacances !

Nous commençons par un arrêt à Valparaiso, ville mythique s’il en est. C’est ici que s’arrêtaient les clippers et les grands voiliers en provenance du Cap Horn avant que le canal de Panama ne soit creusé. Sylvie la rêveuse est un peu déçue, à la place des trois-mâts qu’elle imaginait, des grues métalliques chargent et déchargent des cargos rouges et blancs… c’est beaucoup moins poétique depuis quelques siècles. La ville a du charme avec ses rues en pente raide (nous sommes bien contents de ne pas devoir les monter à vélo avec nos sacoches rebondies !) et ses maisons colorées. Nous accompagnons Dave et Susan en haut de la colline et ils s’amusent à faire un aller-retour en funiculaire pendant que nous observons les mouvements sur le port. Nous partons ensuite pour Pichilemu, une petite ville balnéaire à quelques heures de voiture au sud de Valparaiso. Nous sommes quelques semaines avant le début de la période estivale et nous mettons quelques heures avant de trouver un logement. Cet hôtel est trop cher, celui-ci est fermé… finalement nous dormons dans une cabana, un petit bungalow. Pichilemu est un petit village apparemment connu des surfeurs mais sans grand intérêt sinon. Après avoir acheté quelques fruits au marché en plein air et fait un petit tour sur la plage ventée nous partons pour la région des vins, toujours plus au sud.

Nous roulons toute la matinée au milieu des vignes avec sur notre gauche de belles chaines de montagnes enneigées… la cordillère des Andes ! Nous sommes un peu effrayés à l’idée de devoir traverser ces montagnes impressionnantes. Mais nous repensons à Almaty, au Kazakhstan. De la ville nous pouvions voir de hautes montagnes enneigées derrière lesquelles se cachait le Kirghizstan. Finalement, nous n’avons jamais traversé de col bloqué par la neige et nous nous sommes quand même retrouvés dans les verts pâturages du Kirghizstan. On trouvera bien un moyen de traverser la cordillère sans avoir trop froid… Nous nous arrêtons près de Santa Cruz pour une dégustation de vin. Nos petits cœurs français s’emballent quand le monsieur nous dit nonchalamment : ‘C’est 4.000 pesos par personne’ (l’équivalent de 5 euros). Comment ça, il faut payer pour goûter du vin ? Mais c’est contraire au règlement ! Finalement Ben explique que l’on a l’intention d’acheter plusieurs bouteilles de vin et le monsieur s’adoucit… Il est tellement passionné d’ailleurs qu’il nous fait goûter plusieurs vins et débouche même une réserve spéciale.

Le lendemain nous roulons jusqu’à Villarica, un village au bord d’un lac, surplombé par le volcan du même nom, au sommet enneigé. Nous passons deux jours dans un adorable bungalow en bois. Pendant que Dave et Susan escaladent le volcan, font une balade à cheval et se délassent dans les sources chaudes, nous paressons. Les activités coûtent assez cher (il faut payer un guide pour monter sur le volcan !) et nous dépenserons suffisamment d’énergie d’ici quelques jours quand nous retrouverons nos vélos. Le bungalow est comme une petite maison avec salon, cuisine et trois chambres. Nous jouons les femmes au foyer (enfin, comme on se l’imagine !) : un film le matin, courses puis cuisine le soir. Dave et Susan nous racontent leur journée devant une tarte à la tomate et un verre de bon vin… Dur, dur de partir au bout de deux jours ! La remontée jusqu’à Santiago nous prend 7 à 8h. Nous préférons de loin les passer sur nos vélos plutôt qu’enfermés dans une voiture d’autant plus qu’il fait un temps superbe. On s’ennuie en voiture alors qu’à vélo, on ne voit pas le temps passer. Par contre, il nous aurait fallu une bonne semaine pour parcourir la même distance à vélo… Nous passons la dernière journée avec Dave et Susan à Santiago puis nous leur souhaitons un bon retour sur les Etats-Unis. Nous reverrons peut-être Dave à Buenos Aires. Décidément, c’est l’ami qui nous aura retrouvés le plus souvent !

Nous passons ensuite une semaine complète à Santiago à attendre des pièces pour nos vélos. Quand finalement nous nous décidons à partir, les pièces arrivent deux jours après ! Le magasin de vélo qui nous change une partie de nos pièces (celles que les parents de Sylvie ont amenées de France) appelle le Mercurio, le journal national du Chili et nous sommes interviewés et photographiés sous tous les angles pendant une demi-heure. Nous sommes contents de cette célébrité inattendue mais un peu moins ravis lorsque nous découvrons quelques jours plus tard que la journaliste a écrit une bourde monumentale : ‘les deux cyclistes ont été bloqués trois jours par la pluie dans un camping au Turkménistan’. Pourquoi, de tous les pays que nous avons traversés a-t-elle choisi le plus désertique ? Et qui lui a dit qu’il y avait des campings au Turkménistan ?? L’épisode s’est passé en Nouvelle-Zélande… Les gens du magasin sont emballés par notre voyage et extrêmement gentils. Après avoir passé deux à trois heures sur nos vélos, ils refusent que nous payions quoi que ce soit !

Mais tout n’est pas négatif, nous passons de très bons moments avec Peter. C’est un Américain de 70 ans qui est depuis si longtemps au Chili qu’il ne se souvient même plus exactement quand il est arrivé ici :o). Nous n’avons pas rencontré beaucoup de personnes de son âge aussi énergiques et enthousiastes (à part quelques cyclistes de 70-80 ans qui nous battaient haut la main le long du Danube). Nous apprenons énormément à son contact, il a monté beaucoup de sociétés et a toujours deux ou trois ‘affaires’ sur le feu. Nous espérons avoir encore ne serait-ce qu’une partie de son énergie et son optimisme quand nous aurons son âge !

Nous quittons á regret Peter le vendredi soir après quelques péripéties de dernière minute. Le bus qui est censé nous emmener jusqu’à Temuco (le début de la région des lacs) est un bus à deux étages. On nous avait garanti qu’on pouvait y mettre vélos et bagages mais une fois que tous les passagers ont rempli la petite soute avec leurs valises, c’est évidemment impossible. Gros stress à 10h du soir mais le chauffeur est sympa, il emmène Ben au guichet faire rembourser nos tickets et nous achetons des tickets pour un bus à un étage. Nos vélos rentrent sans problème dans la soute à bagages ainsi que toutes nos sacoches. Nous sommes un peu effarés par la gare de bus, c’est un vrai capharnaüm. Les bus sont guidés vers leur emplacement par des hommes en plein milieu du parking, dans le noir et les voyageurs entrent dans la gare en se faufilant entre la barrière et les bus qui entrent et sortent… quel désordre par rapport au Pérou où tout était organisé !

Publié dans Chili

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