Retrouvailles

Publié le par Sylvie

Almaty ... 24/05 - 29/05


Nous quittons Bangkok le dimanche soir après deux semaines très relaxantes chez Yannick et Stéphanie. Nous avons eu le temps de faire de la maintenance sur les vélos, mettre le site à jour, poster un énième colis... et regarder les derniers films !Nous atterrissons après 8h de vol et pas mal de turbulences, à 2h du matin. En arrivant, nous nous présentons directement au guichet des douanes avec notre lettre d'invitation : 'Ah non, vous devez d'abord obtenir votre visa à la section consulaire' (bien cachée et on vient de faire une queue de dix personnes !). Les visas prennent bien une demi-heure, Ben commence à stresser : 'Les bagages sont tous seuls, les vélos aussi, j'espère que personne ne va nous les voler' tout en se rongeant les ongles. Sylvie est un peu plus cool, elle ne voit pas bien qui pourrait être tenté par des vélos à moitié démontés et des sacs multicolores balafrés de scotch à emballage. Quand on sort, elle est bien tentée de donner raison à Ben, ni les sacs ni les vélos ne sont là ! Personne pour nous renseigner, Ben fait des allers-retours près des rampes à bagages comme un lion en cage. Enfin un porteur arrive, ils ont mis les sacs et les vélos derrière, ouuuffffff !
Nous nous attaquons ensuite à déballer et remonter les vélos sous les regards curieux de quelques Kazakhs avec une question qu'on avait un peu oubliée : 'Combien ça coûte ?'. Les vélos sont remontés à temps pour que nous puissions accueillir Benoît et Albane (sœur de Sylvie). Ils commencent un voyage à vélo en Asie et font le début, le Khirghistan, avec nous. A leur tour de déballer et remonter leur vélos. Cette fois, nous attirons vraiment l'attention. Un Français s'approche, intrigué par notre petit drapeau. Il travaille pour l'ambassade et nous laisse sa carte, on ne sait jamais... Nous pédalons ensuite jusqu'au centre ville. Heureusement qu'il n'y a pas trop de circulation parce que les Kazakhs roulent un peu comme des déjantés. Nous nous lançons à la recherche d'un hôtel. Almaty (la ville des pommes) est relativement chère, nous visons donc les dortoirs à 1000 Tenge/lit (5 euros). Le premier a augmenté ses coûts après que des cyclistes aient eu la bonne idée de partir après midi sans payer un supplément. Ça s'annonce bien ! Une dame qui parle parfaitement anglais nous suggère d'aller demander à une université à côté. Pendant que Ben et Benoit se renseignent, un Anglais s'approche des filles : 'Vous avez l'air de vous geler, venez, mon collègue vous offre le thé dans son bureau'. On se retrouve dans les quatre dans le bureau d'Albert, un Canadien, doyen de l'université depuis cinq ans !! Il nous donne plein de conseils pendant que sa secrétaire passe des coups de fil et finit par nous trouver une chambre pour quatre dans un hôtel juste à côté ! Albert accepte gentiment de garder nos vélos à l'université, la pièce qu'ils nous proposent à l'hôtel ne nous semble pas très sûre.
Le lendemain, nous nous réveillons après une nuit de 12h, on en avait bien besoin. Aucun n'a beaucoup dormi la nuit d'avant et Albane et Benoît avaient en plus fait une nuit blanche avant de partir ! Nous partons à la recherche d'un resto. Après 4 mois en Thaïlande, Laos, Nouvelle Zélande et Australie, nous avions oublié comme tout était compliqué en Asie Centrale. Ici, on ne peut pas marcher dans la rue en se disant, 'on va bien trouver à manger'. On retrouve la cuisine d'Ouzbékistan : gros raviolis fourrés à la viande, soupe aux nouilles et à la viande, plov (riz, légumes et viandes frits)... que de la nourriture bien calorique spéciale cycliste ! Almaty est assez moderne même si beaucoup des immeubles ont le style soviétique : de gros blocs de béton gris percés de trous. Certains immeubles sont un peu plus gais, comme l'Opéra par exemple, souligné de jaune pastel. L'après-midi, nous partons au sud de la ville, récupérer nos visas pour le Khirghistan. Nous rencontrons David de Stantours devant MegaCentre, un immense centre commercial dernier cri. Nous récupérons nos visas puis faisons un petit tour : café chez Gloria Jeans Coffee (genre Starbucks) où nous prétextons le wifi gratuit pour prendre un cappuccino. Puis les garçons vont faire les courses dans un immense supermarché pendant qu'Albane et Sylvie papotent sur un banc. On ne peut pas rentrer avec les sacs à dos (mais les maxi sacs à main sont autorisés) et on ne tient pas à payer la consigne. Interdiction aussi de prendre des photos, ont-ils peurs que nous fassions un deuxième film sur le Kazakhstan : Borat 2 le retour ! Les barrages ou les installations militaires on veut bien, mais un supermarché ?! Le soir, nous dînons aux Trois Oranges, un petit resto à peu près dans nos moyens. La cigarette est toujours autorisée ici donc on préfère s'installer en terrasse. Le serveur vient galamment envelopper Sylvie et Albane dans des couvertures !
Le jour suivant, nous n'avons toujours pas visité la ville... eh bien, ce ne sera pas encore aujourd'hui ! Nous commençons par aller à l'ambassade de France où un dialogue de sourds s'engage :
- On aimerait se faire enregistrer
- Oui, il faut aller à l'OVIR à quelques rues d'ici
- Non, se faire enregistrer l'ambassade, se déclarer quoi
- Ah mais ce n'est pas obligatoire !
- Oui, mais on aimerait quand même se déclarer
- Non, mais ça va, ce n'est pas obligatoire !
- Graaaaaa, on VEUT s'enregistrer on vous dit !!!
On finit par expliquer notre voyage et ils acceptent de prendre nos noms. Dire que sur le site des Affaires Etrangères, ils insistent pour qu'on s'enregistre !
En fait, Almaty n'est plus la capitale du Kazakhstan depuis presque 10 ans. En 2000, le gouvernement a déplacé la capitale à Astana. Officiellement, parce que c'était plus logique d'avoir la capitale au centre du pays (ah bon, et Paris et Londres alors ?). Officieusement, il se dit que la famille du président travaille dans la construction donc construire une nouvelle ville les arrangeaient bien... En tout cas, on plaint les diplomates ! Et l'ambassade de France, qui est en réalité un consulat partagé par la France et l'Allemagne, est maintenant un bâtiment à moitié désaffecté. On est un peu déçus. Quand on voyage dans des pays 'inhabituels', on aime bien aller à l'ambassade, c'est un peu de notre pays. Ici, nous sommes accueillis par une Kazakh qui parle très bien français, et on ne voit personne d'autre. Bon, ce n'est pas pareil...
Il nous faut ensuite une heure pour trouver un distributeur de dollars et encore une autre heure pour trouver la poste, la bonne enveloppe etc... Nous passons ensuite à l'Opéra, il y a un ballet le lendemain: Lac des cygnes et autres, chouette ! Allez, on décale notre départ d'une journée !
L'opéra est un peu décevant, il faut dire que Ben a déjà vu plusieurs fois des ballets à l'opéra de Moscou alors forcément... Le lac des cygnes est sympa mais les autres ballets sont plus 'modernes'. Bon, on ne se plaint pas trop, c'est notre dernière dose de culture avant pas mal de temps. Nous retrouvons Albert dans un bar. Pour lui aussi, ce sont ces derniers jours. Son séjour à Almaty se termine, un peu plus long que le nôtre puisqu'il est resté cinq ans. Du coup, il enchaine les soirées d'adieu et est même obligé de cumuler ! On espère le revoir lors de notre passage à Ottawa l'année prochaine.

Publié dans Kazakhstan

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