Vive la pollution!

Publié le par Sylvie

Téhéran ... 07/09 - 10/09


Ce matin, on est monté dans un drôle de bus: les femmes montent à l´arrière, les hommes à l´avant et une barrière empêche ... Empêche quoi? Les hommes sont-ils vraiment plus déchaînés en Iran qu´ailleurs? Chaque jour est source de dépaysement, comme nous regrettons  de ne pas avoir quelqu´un à nos côtés pour répondre à nos questions!

La plupart portent sur la question des femmes, surtout pour Sylvie: pourquoi doivent-elles être voilées? Pourquoi en noir? Toutes ces règles visent-elles à limiter le pouvoir des femmes ou y-a-t-il d´autres raisons? Quand on entend que 65% des étudiants sont des femmes mais qu´elles ne représentent que 10% des emplois, on se pose des questions ...

Téhéran est un bizarre mélange de cultures occidentale et orientale. Les rues sont propres et d´un beau goudron noir, quelques feux ponctuent les avenues, des hommes se promènent en pantalons et chemises manches courtes... Mais à 7h du matin, chacun balaye ses ordures dans le caniveau plein d´eau; les femmes sont voilées, la plupart en noir; on ne trouve pas de supermarchés, faire les courses demande d´aller chez le poissonier, le boulanger, le marchand de légumes; le soir, une multitude d´échoppes s´installent sur le trottoir, vendant soupes et ragoûts.

C´est un de nos regrets. Nous attendions la cuisine iranienne avec beaucoup d´impatience mais le Ramadan est assez contraignant. Les restaurants sont fermés, ceux des hôtels sont chers, nous nous rabattons donc sur les rares petits magasins. Notre déjeuner se répète sempiternellement: pâtes ou thon et fromage frais sur du pain acheté la veille avec des concombres. Dur pour des Français qui aiment manger! Le soir, on attend 20h et on dîne dans la rue d´un kebab ou une soupe.

La circulation est aussi source d´étonnement. Lorsqu´ils conduisent, les Iraniens gardent leur calme là où un Européen aurait déjà des cheveux blancs. Ils se faufilent dans un flot continu de voitures et de motos, s´arrêtent au dernier moment, tournent sans avertir ... En 3 jours nous n´avons vu qu´un léger accident. Tout le monde nous semble d´aileurs très calme et posé. Sauf quand ils s´énervent. Sylvie a été témoin d´une bataille à la gare routière de Tabriz. Pas moins de 6 hommes ont été nécessaires pour séparer les deux protagonistes.

On pourrait parler longtemps de la circulation effrenée de Téhéran, de la pollution qui pique la gorge, du manque de feux rouge et des quelques passerelles pour piétons qui nous cassent tant les jambes qu´on préfère encore braver les voitures ... Mais on en revient toujours à ce qui nous choque le plus. D´autant plus choquant que personne ne semble contester, ouvertement du moins. Même Sylvie met automatiquement son écharpe avant de sortir et monte sans discuter à l´arrière du bus. Qu´est-ce qui fera changer les choses? Mais étant donné le coût de la vie à Téhéran, on soupçonne que la cause féminine n´est pas la première préoccupation des Iraniens et des Iraniennes.

Nous passons 2 jours à nous occuper des visas. Le visa uzbek est réglé en une heure grâce à la lettre d´invitation que nous avons obtenu auparavant (sinon c´est 3 jours). Tout contents, nous fonçons à l´ambassade turkmène, ils sont en vacances, revenez demain!

C´est ainsi que l´on rencontre Corinne et Loïc, aussi à vélo couché (sur des Nazca). Nous les savions devant nous mais à chaque fois qu´on arrivait dans une ville, ils en étaient déjà repartis! Nous passons une journée ensemble et sympathisons immédiatement. Dommage qu´ils aient 2 semaines d´avance et que le visa uzbek soit à date fixe. On se reverra peut-être au Khirgistan.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ... Dans toutes les capitales du monde, le métro est relié à la gare. Mais pas à Téhéran! Après 4 stations de métro, il faut prendre un bus pendant 10min (oui, encore un bus ségrégationniste). Et ce n´est pas tout. Les billets pour le jour même s´achètent à la gare (en passant par 2 ou 3 guichets différents) mais si on achète en avance, il faut aller à une agence à 500m de la gare ... Le prix de la 1ère classe étant plus qu´abordable (50,000 rials soit 4 euros pour 8h de voyage!), on ne se renseigne pas pour la 2nde classe.

On réalise le lendemain soir qu´il n´y a probablement pas de 2nde classe. Nous pensions être 4 mais c´est un compartiment de 6, fermé, comme en France. Tout est vieux et pas très propre, les lumières ne fonctionnent pas, la porte ferme mal ... On regrette la luminosité et le confort des trains chinois! Les autres voyageurs, une mère et son fils et deux amis, ne parlent pas anglais. Tout le monde grignote puis le fils commence à faire son lit sur la couchette du haut... Mais c´est notre place! On préfère être en haut pour surveiller les bagages et éviter d´être dérangé. Ben lui fait poliment la remarque mais il lui répond que les numéros de siège ne comptent pas et que le premier qui veut dormir prend le lit du haut. On a l´air tellement surpris qu´il nous laisse le lit. Encore une autre règle!

Publié dans Iran

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